Depuis aout dernier, les termes de « vacances »
et de « weekend » ne correspondent plus à rien me concernant. Ayant
fait littéralement exploser le cadre les contenant, ainsi que tous les cadres a
l’intérieur de celui-ci (je n’ai plus ni horaire ni montre ou connaissance de l’heure
ou du jour de la semaine par exemple), je me trouve vivre une vie ou temps de
travail et temps libre se sont totalement imbriqués au point de travailler et
de me distraire en même temps chaque jour.
Pas un jour (pas un) depuis ce départ
en Grèce ou je n’ai travaillé a quelque chose, que ce soit mon roman, mon job
officiel, des vidéos, des tribunes libres et des billets, et mille autres
choses encore. Et où je n’ai non plus cesse de me divertir, y compris et avant
tout en exerçant les choses précédentes qu’on met dans la case « travail »,
lesquels font plus que me passionner.
Je l’avais il y a peu consigné dans
un billet publie sur agoravox, travailler n’est point s’enchainer, bien au
contraire. Ici au Paraguay je ne vois autour que des gens qui à tout âge
partent travailler le sourire aux lèvres, la plupart d’entre eux à leur compte,
que ce soit sur les marchés, dans de petits commerces de rue, et dans mille activités
de ce genre. Aucun ne tire la tronche au travail, les enfants et les petits
vieux même très âgés bossent et aiment cela. Il n’y a pas de retraite et
personne n’en veut. Ceux qui parlent avec des liasses dans les poches de « valeur
travail »feraient bien de venir ici se renseigner avant de vous faire
gober leur infâme brouet.
Asservissement ici, libération là. La
prétendue supériorité de la civilisation occidentale apparait ici purement et
simplement désossée par l’observation des faits. Le culte du veau d’or envoie
valdinguer l’homme dans le décor en le contraignant à sacrifier sa vie pour la
gagner, comme si être sur terre était synonyme de rembourser une créance.
Il y a mille activités passionnantes
dans lesquelles nous pouvons nous réaliser pleinement et qui sont utiles, très
utiles, que ce soit aux autres ou à la planète, ce qui participe bien sûr du même
mouvement.
Dépossession et dé-consommation sont
de bons chemins, qui conduisent à la destruction de cette croissance voulue par
des intérêts supérieurs, ceux-là même qui cassent tout à leur seul profit. Resserrons
les boulons, serrons-nous les coudes en recréant des tribus partageuses, réapprenons
à souder les générations les unes avec les autres. Accueillons à domicile nos
parents quand ils sont vieux, ou allons chez eux les assister comme ils le
firent bien avant pour nous, si tant est qu’ils le souhaitent.
Vendons nos bagnoles et achetons des
vélos, vendons ou donnons tout ce qui n’est pas nécessaire, vidons nos greniers
poussiéreux et nos placards remplis de vieux souvenirs. Produisons notre propre
nourriture, n’avalons plus aucun de ces médicaments chimiques ni aucun de ces
aliments sous cellophane bourrés de saloperies. Ça ne suffit pas le tri sélectif,
c’est de l’attrape bobo.
Si l’on désire que le monde change
il va falloir nous changer nous-même et transformer nos habitudes de manière
bien plus radicale. Asséchons leurs poches, n’achetons plus dans la Grande
Distri, attaquons-nous au cœur de ce système de la manière la plus concrète
possible : ils finiront exsangues avec leurs richesses fictives qu’un dix millième
de seconde suffit à augmenter dans les salles de marchés.
Ils ne sont rien, 0.01 pour cent, et
encore. Que pourraient-ils faire contre nous tous, si nous y mettions tous
ensemble ? Utopique vraiment ? Mais qu’avez-vous fait de vos rêves
pour décliner d’un haussement d’épaules un truc faisable pareil et qui par-dessus
le marché rend heureux ?
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