lundi 13 mars 2017

Pour sans doute ...

L’optimisme, telle une plante, a autant besoin de lumière naturelle, c’est à dire d’un cadre sain, que d’une main bienveillante qui chaque matin fasse l’effort de l’arroser sans faillir. A contrario, le pessimisme se nourrit tant à la source de la négligence que dans des environnements gagnés par les froides ténèbres. L’environnement dans les deux cas participe bel et bien à cet état d’âme, et devrait partiellement nous apprendre à déculpabiliser quand d’aventure la pesanteur nous gagne : oui notre sensibilité extrême a ce qui autour ne s’offre point nous enfonce, et il se peut même qu’au contraire de ce que certains psychologues nous affirment elle soit bel et bien pris à un piège ou l’intérieur a comme fléchi devant la force de l’extérieur. Ce peut être ceci, ce peut être l’inverse en termes de proportion, c’est en tout cas un panachage des deux. Et quel analyste peut se déclarer compétent pour soigner le monde dans lequel nous baignons de gré ou de force ?

L’éloignement du centre névralgique suffit parfois pour  respirer, pour réapprendre a voir l’aube dans le matin et le doux endormissement dans la tombée de la nuit. Une échappée a la campagne, une promenade en guise de fuite le long de l’océan, une escalade en montagne et voilà les perspectives qui soudain se transforment. Le haut mur a deux mètres de la fenêtre de la chambre close est devenu un horizon, et de cet horizon redessine renait le souffle de vie. En ayant empli a ras bord l’espace, les promoteurs des villes ont éteint le regard et chasse la lumière, la reléguant à de rares jardins et aux terrasses des inaccessibles fortunes. Mais ils n’ont point atteint tout l’espace vivant, et il ne dépend que de nous de retrouver ces lieux gorges de sève.

Se déplacer donc, et du dedans vivre l’intérieur frémissement, comme une fenêtre qui s’ouvre, une fenêtre de l’âme, retrouvée, revisitée. Les silhouettes bousculantes se sont raréfiées, les nuages se sont dissipes, ou alors ils sont devenus comme des dessins aux pouvoirs étranges que l’on contemple à nouveau avec ravissement. La pluie qui d’eux tombait en nous fouettant le visage, celle-là qui tôt le matin nous agressait dans les rues courant d’air, la voilà qui a recouvre son pouvoir magique et qui, fouettant toujours le visage, se fait joueuse et caressante.

Nous étions donc agressés, nous n’y étions sans doute pas pour grand-chose si tout autour complotait a rend gris nos jours et lancinantes nos nuits. Si autour celui parlant point n’écoutait, celle-ci cheffant tranchait, ceux-ci se coursant nous ignorait. Nous avions à leurs côtés vécu, avions ri, dansé, aimé ensemble. Et puis le temps avait heurté ces élans, eux avaient poursuivi comme avant, nous avions ralenti, nous ne pouvions lors nous comprendre, nos quotidiens différaient tant qu’un jour il nous fallut partir.


Pour sans doute ...


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