Avoir connu des hauts très hauts et des bas très bas et être parvenu à se
relever à chaque fois de toutes ces épreuves a finalement donné lieu à cette
confiance (inébranlable depuis maintenant 7 mois) n la présence, au-dessus-de
ma tête, d’un ange gardien. Quand je songe au nombre d’écueils, de catastrophes
et de petits drames, de déceptions, de bévues, d’incompréhensions, de
trahisons, de chausse-trappes etc… que j’aurais connus ces derniers mois !
Pas une fois je n’ai eu peur, pas une fois je n’ai perdu confiance, pas une
fois je me suis senti hésitant, déstabilisé : pas une !
Quand tu bouges, je veux dire, quand tu es happé par la nécessité de
franchir un seuil significatif, te lancer à l’aventure, faire un pas de géant
sans regarder en arrière : il est évident qu’autour de toi tout bouge, de
ton fait. Certains s’éloignent, d’autres se rapprochent ou reviennent. Envers
tous, les présents comme les absents, je conserve une réelle bienveillance. Je
devine que certains, je ne les reverrai probablement plus, que certains
mourront, partiront loin à leur tour, sous d’autres cieux, comme je l’ai fait.
Pas un jour sans qu’à un moment mon esprit qui vagabonde me rappelle tel ou
telle, et que je me surprenne à ces prières intérieures, auxquelles, question
de foi, je prête un pouvoir d’influence sur le cours de leurs destins… Qu’ils
soient heureux, qu’ils soient légers, qu’ils dénouent leurs nœuds, qu’ils
reprennent confiance. Il y a quelque chose d’assez troublant à cultiver l’amour
de ceux qui sont loin et de le faire secrètement, loin d’eux. C’est une forme
d’amour toute particulière, pure je crois, car sans attente aucune, ni de
réciprocité, ni même de nouvelles. Mais (j’en fais chaque jour l’expérience)
une forme d’amour qui me nourrit et me grandit.
C’est là une manière de remercier en profondeur cet ange gardien, qui se
tient à proximité de chacun de mes pas et m’accompagne dans ma vie. Par la
force de la pensée redistribuer vers ceux que j’aime ce que je reçois. Cette
quiétude, cette paix intérieure conquise de haute lutte et qui là s’est
installée, et qui me permet aussi aisément de créer chaque jour, d’écrire, de
mettre en œuvre les projets qui me viennent sans difficulté aucune, cette
patience retrouvée qui me permet de rester concentré sur chaque instant sans
redouter le lendemain, cette douceur retrouvée, que j’avais découverte en moi
il y a quelques années à la Réunion…
Je sais bien que cela n’est pas né du hasard, je me souviens des combats et
des luttes, des moments de doute, des cycles dépressifs, des heurts… Tout cela
semble derrière à présent, et loin de croire comme auparavant que cela
demeurera parce que je le veux, je me contente plus humblement de l’accueillir,
cet ange, de lui parler, et de lui attribuer à lui la causalité première de ces
magnifiques instants de vie où enfin je me réalise pleinement.
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