C’est arrivé
avec une rapidité et une violence incroyable, vers 21 heures.
J’étais assis sur
la terrasse de cette petite maison ou nous vivons depuis dix jours, lisant et
sirotant tranquillement une bière. Quand je surpris un bruit étrange, comme un
appel à peine audible. Je me suis levé et l’ai vue. Elle se tenait prostrée
sous ma chaise, le corps secoué de tremblements, bavant de plus en plus, terrorisée.
Un empoisonnement à n’en pas douter. Ici il y a des gens qui font ça, juste par
bêtise tant chats et chiens sont nombreux dans les rues et les maisons, il y en
a partout. Dix minutes à peine je l’avais encore entraperçue, cette chatte de
la maison, la maman de ce petit Chaplin que vous venions enfin de baptiser,
elle trottinait, feulait après le petit et cherchait comme d’habitude le chemin
de la rue. Qui ce soir lui fut fatal.
J’ai senti
mon pouls s’accélérer, mon cœur se soulever, me suis mis à genoux devant elle,
l’ai regardée dans le fond des yeux, elle était vraiment terrorisée, un
spectacle atroce, bouleversant, tu ne peux que comprendre tout de suite, qu’elle
va mourir, qu’il n’y a aucune issue, que ça peut durer cette agonie.
Je me suis levé,
ai couru vers nos hôtes, ils ont eu du mal à me comprendre, ont juste perçu sur
le moment que j’étais bouleversé, au bord des larmes, ils ont mis quelques
minutes à venir, j’étais à nouveau au sol à ses côtés, la caressant, la couvrant
de baisers, cherchant non à interrompre l’inéluctable mais à rendre le départ
moins pénible. Et ça a duré, dix minutes, interminables, avant que Néo ne
prenne le relais, je n’en pouvais plus de couler toutes mes larmes sur cette
pauvre chatte à laquelle je ne m’étais pourtant pas intéressé une minute jusque-là.
A force de caresses et de câlins j’ai senti le corps se détendre, elle m’a regardé
avec intensité, je n’arrêtais pas de pleurer, j’avais envie de hurler, personne
ne parvenait à joindre un vétérinaire, seuls Néo et moi semblions plus que
concernes, les autres, ses maitres avaient compris et déjà acte la mort, et
nous, nous nous accrochions a elle désespérément tout en sachant pourtant que malheureusement…
Néo l’a enterrée.
L’agonie a duré près d’une demi-heure, trois fois on a cru qu’elle était partie
mais un souffle de vie encore. A la seconde fausse mort je n’ai pas pu rester,
nerveusement je ne tenais pas.
Je suis
resté hébété des heures, ne pouvant pas prononcer un mot, traumatisé par l’extrême
dureté de ce que j’avais vécu, la souffrance d’un animal m’est insupportable,
je pourrais tuer à mains nues un homme que je surprendrais faire du mal à un
chat.
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