On était censés quitter Caaguazú il
y a 3 semaines. Résultat : on n’en décolle pas. Pas encore. Tellement on s’y
sent bien.
Cette ville où il n’y a ma foi pas grand-chose à faire sinon manger
des hamburgers et s’attabler pour boire une cerveza est un maelstrom de gens tellement
géniaux qu’on s’y est glisses Néo et moi comme si on était d’ici. C’est peu
dire que l’accueil fut (est) exceptionnel. Quand je marche au hasard je me fais
alpaguer par des bonjour, des sourires et des petits clins d’yeux. Des groupes
de filles âgées de 12 ans en tenue d’écolières viennent me parler en riant et
me posent mille questions. T’es qui, d’où tu viens ? Des petites vieilles
rigolent, de jolis gars traversent pour me serrer la main. Ici tous, ils sont
tous comme ça. Gentils, drôles, accueillants et souriants a un point ! Ce
peuple est génial, vraiment génial ! Tous formatés pour le bonheur !
Légers,
et si drôles avec ça, jamais à ton détriment, toujours AVEC et jamais CONTRE.
Ils ont mille petits boulots et partent bosser comme les 7 nains, en
sifflotant. Personne ne songe à faire carrière, ils ont autre chose à faire qu’apprendre
à être ambitieux dans le sens occidental du mot. Ils gagnent peu mais s’en
foutent complètement, personne, absolument personne ne se plaint. Aux urgences même
les blesses se marrent, c’est hallucinant, génial, de vivre ça.
C’était ça que j’étais venu trouver.
Pas faire du tourisme, non. Mais apprendre à vivre autrement, aux antipodes de
ce que j’avais jusque la vécu. Apprendre des autres, m’en enrichir. Ce qu’ils
donnent c’est énorme. Toute la négativité de la d’où je viens, cet égoïsme,
cette hypocrisie, cette violence sous les sourires faux, ce mal être dont j’ai été
moi-même sérieusement contaminé, ces gens a problèmes qui ne font rien pour eux-mêmes
et qui pourrissent ton quotidien en te jugeant du haut de leurs podiums en carton-pâte,
cet air pollué, ce rythme hystérique ou tout le monde court en tous sens sans s’intéresser
qu’a son nombril et à sa toute petite bande, tout ça a volé en éclats. Tant
mieux pour nous, pour moi.
Vous qui êtes restés sachez-le :
un autre monde existe, et c’est sur cette Terre, et c’est maintenant. A quelques
dix heures d’avion seulement. Rejoignez-nous si vous voulez, quand vous voulez.
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