Cette présidentielle française de 2017 m’apparaît comme la pire
pantalonnade à laquelle j’aie jamais assisté. Une pitoyable et pathétique
comédie des apparences sur un futur champ de ruines animée par des guignols, où
seuls quelques uns surnagent sur quelques sujets majeurs. Et où chacun défend
des positions radicalisées en faisant l’impasse sur à peu près toutes les
autres.
Qu’est-ce qu’un Président, dans un état démocratique qui se nomme une
nation, quel est véritablement son rôle ? Représenter et défendre les
intérêts non seulement de ceux qui l’ont élu, mais, au-delà même de son camp et
des affidés, de tous les français, y compris évidemment ceux dont on ne parle
presque jamais, ceux qui se sont retirés de ce jeu de dupes, à savoir les
abstentionnistes.
Or quels sont aujourd’hui nos intérêts, à nous français,
collectivement ? J’en vois deux, essentiels, ô combien supérieurs à tous
les autres, et ce toutes classes confondues ou presque. Nous défendre contre
deux ennemis. Lesquels, avec des moyens ô combien différents, veulent notre
perte à leur seul profit.
Le premier, hydre sanguinaire ayant juré la mort de notre démocratie, de
nos valeurs, de tout ce à quoi nous tenons, celui-là que nos gouvernements ont,
sinon créé, du moins ces dernières années co-financé en marge des monarchies du
Golfe, ces « chers amis », sont bien entendu ces branches extrémistes
de l’Islam radicalisé. Al Quaida, Al Nosra, ISIS, appelez-les comme vous
voulez. Galvanisés, prêts à tout pour imposer leur modèle et à reprendre les
grandes invasions arabes d’il y a plus de dix mille ans, ils rêvent d’instaurer
un Califat à Rome, de reprendre Jérusalem, de voiler toutes les femmes,
d’exterminer les homosexuels, de décapiter tout ce qui s’oppose à eux. Ces
monstres et ceux qui les rejoignent sont dorénavant une nébuleuse
internationale, ils sont prêts à cette guerre de religions planétaire, à
exterminer les deux autres religions monothéistes au nom d’Allah. Et ils
m’apparaissent tellement déterminés que songer que notre victoire à leur encontre
est inéluctable m’apparaît ô combien incertain.
Ils disposent, hélas, mille fois hélas, de centaines voire de milliers de
relais sur notre sol. L’ennemi est aussi dans la place.
Cet ennemi là est tellement redoutable que ce sujet devrait à mon sens occuper
une part essentielle, prioritaire même, des débats de cette campagne. Or il
n’en est rien.
Le second, ô combien plus pernicieux, plus subtil, plus machiavélique, a
autrement réussi à pénétrer nos esprits et l’adhésion de certains de nos
propres citoyens. Il est cette nébuleuse ultra capitaliste internationale,
cette finance de Wall Street et des Bourses, cette oligarchie apatride qui ne
rêve que de la mort des états et tient notamment les commandes de la Commission
Européenne et de ses membres, livrés aux mains des lobbies industriels et
financiers. Ils tiennent à peu près tout, presque tous nos médias, toutes nos
finances, nos députés, les grands partis au pouvoir, jusqu’à ce que nous
considérons comme « raisonnables », c’est-à-dire nos esprits.
Leur travail de destruction accumulé ces trente dernières années ayant beau
être stupéfiant (la planète, la nature, les océans, l’air, les animaux, les
humains, jusqu’à un continent, le Pôle Nord), rien à faire : ils tiennent
toujours et encore le pavé. Et nos pantins continuent presque tous à dire qu’on
peut avec eux négocier !
Qui, à part Mélenchon, dit l’inverse ? Marine Le Pen ? Vous
l’avez entendue sur la fraude fiscale des TOTAL et des grandes fortunes ?
Vous la voyez taxer son père et elle-même, peut être ?
Pas plus qu’avec Daesch on ne peut négocier avec Alain Minc et consorts.
Ces gens-là, responsables de l’état de délitement de la population française,
sont à mes yeux des ennemis qu’il faut combattre par la force. Parce que forts,
ils ne comprennent que ce langage là.
Or que font nos candidats, de quoi parlent-ils surtout ? Je passe sur
Fillon, en état de mort immédiate. Prenons Hamon : belliciste
droit-de-l’hommiste, il propose de continuer à marche forcée les ingérences sur
des théâtres d’opérations sanglants (ceux du Moyen et du Proche Orient), et
donc d’augmenter encore les risques encourus en représailles par nos
populations sur leur propre sol. Avec l’Europe et le Marché, il propose des
aménagements de surface, sans à aucun moment dire comment il entend y parvenir.
Ce type-là, désolé, est un nain au regard du poste visé, il n’en possède aucune
des compétences clefs, n’a aucune vision, est d’une culture géostratégique
crasse, aucune colonne vertébrale, c’est du vide, du flan sur toute la ligne. Un
pur apparatchik PS, et une escroquerie intellectuelle.
Macron ? Son programme construit par une agence de communication contient de très bonnes mesures sur pas mal de sujets qui flairent bon le réalisme j’en conviens. Son libertarisme de bon ton flaire bon la bien-pensance, le mec est parfait pour animer un colloque bourgeois pour les inclus au système tout en se faisant applaudir à Davos. Il ne connaît rien au pays profond, des « analphabètes » et des « alcooliques », et slalome dangereusement sur des sujets de second ordre (la libéralisation du cannabis), ce qui devrait nous ouvrir les yeux sur la force de ses convictions personnelles. Lui il a une colonne vertébrale. Mais sous ses dehors souriants le cœur est à Wall Street et à la City, et son projet réel est l’ubérisation de la société française avec quelques rustines et garde-fous sociaux pour les plus démunis : bref, de la social démocratie à la puissance deux. Ce qui signifie une accélération souriante des processus de destruction collective entamés il y a 30 ans.
Quant à ce qu’il dit sur l’international et sur ISIS, ne cherchez
pas : c’est du copier coller par rapport à l’Europe, la CIA et Merkel.
Rien ne dépasse. Ca sera donc ingérences 2 le retour : un scénario digne
d’Armageddon dans le droit fil des âneries accumulées sous les présidences
Sarkozy et Hollande.
Restent les pseudos deux extrêmes. Commençons par la « droite ».
La fille Le Pen. Laquelle a réussi avec un incroyable talent à agrémenter le
petit peuple, commerçants, ouvriers, petits salariés, agriculteurs (vous avez
vu l’accueil triomphal qu’elle a reçu au salon de l’Agriculture ?). Pas un
hasard tant la méthode est bonne, tant le nombre de constats justes qu’elle
pose est élevé, tant elle sait parler avec autorité aux différents cœurs de
cibles qu’elle s’est fixés, tant elle et ses équipes ont su contrairement aux
autres labourer longtemps le terrain délaissé des provinces et des campagnes.
Ses constats et options en politique internationale m’apparaissent pour la
plupart frappés sous le coin du bon sens, et pour le coup réellement
protecteurs de nos intérêts. Et ça, les gens d’en bas le sentent bien. Qui plus
est, sa conception d’un protectionnisme dit intelligent m’apparaît aussi la
chose à faire, tant l’Europe dans ce qu’elle est va aux antipodes, contre les
intérêts des gens.
Sur ces deux sujets majeurs les convergences avec Mélenchon sont
flagrantes. Et n’ont à mon sens rien d’extrémiste.
Seulement voilà : plutôt que de désigner le coupable, le vrai, le seul, la voilà qui, en digne héritière de son père et en véritable politique, montre du doigt au petit peuple comme ennemi à abattre « l’étranger », « l’immigré ». Celui qui pique les sous et les HLM des bons et des vrais français. Ce faisant, plutôt que de s’attaquer à sa propre caste (faut-il rappeler ici la fortune de la famille Le Pen) elle détourne l’attention sur les pouilleux. Et en cela rompt le pacte, fracture en profondeur la société, prépare à une guerre civile et tourne radicalement le dos à notre socle de valeurs.
Au contraire de Mélenchon, lequel va dans le sens radicalement opposé.
L’état des lieux le voilà donc. Des candidats masqués, incultes pour la
plupart, ne défendant pour la quasi totalité d’entre eux ni nos intérêts
supérieurs, ni nos valeurs communes, et qui contribuent à nous fractionner
davantage. Tandis qu’au dedans comme au dehors le mal rôde.
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