Quatre mois sans cette chaine de téléphone portable : que de temps,
que de liberté retrouvée. Même sur silencieux depuis des années, ce diabolique
rectangle phosphorescent censé m’apporter ses lumières avait réussi le prodige
d’indexer mon système nerveux sur ses insignes vibrations. A mon insu consentant.
En lieu de – cette présence à l’instant retrouvée, cette attention à ce qui
est, cette maîtrise redécouverte de mon temps. Plus d’intrusions, plus de réactions,
fini l’hyper-contrôle aliénant, l’hyper-connexion anxiogène. Là revoilà cette
bienheureuse maîtrise qui a tant à voir avec la capacité à lâcher prise.
Retrouver le temps, le mien, celui de l’ici-et-maintenant, où ce qui apparaît redevient
plus que visible : perceptible. Dès l’éveil, s’étirer longuement, fraction
par fraction, du magma. Laisser corps et pensée ré-émerger, retrouver leur axe ;
point d’ingérence autre que les éventuelles miennes. Mes propres flux et reflux,
re-connectés enfin dans des canaux intensément vivifiants. Ceux des océans, des
fleuves, des arbres, de l’air qui caresse mon visage s’éveillant.
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