S’aimer c’est s’aimer libre. Et aimer, c’est aimer l’autre libre. C’est
comme ces gens qui aiment les oiseaux et qui s’en vont faire l’acquisition d’un
joli moineau qu’ils laisseront en cage. Que ne l’ouvrent-ils, cette cage, que n’aiment-ils
ce joli moineau non pour eux-mêmes, mais pour lui, comme ils sont censés s’aimer
eux-mêmes.
Marchant chaque matin le long du rivage, j’observe le ballet majestueux des
grands oiseaux plongeurs au dessus de ma tête, piquer du nez bec en avant dans
l’océan à la recherche de poissons. Le somptueux spectacle qu’ils m’offrent
chaque matin est comme un raccourci de ces convictions enfin cimentées dans les
actes : oui, à la place qui est la nôtre, petits êtres vivants dotés de
capacité à nous élever comme à sombrer, nous pouvons, si nous le voulons, voler
haut, danser dans les airs, en meute ou bien solitaires, et puis plonger la
tête la première dans l’immensité de l’océan. Pourvu que personne, et surtout
pas nous-mêmes, ne nous ait entravés volontairement ou non.
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