Etrange spectacle que celui de ces candidats et de ces camps qui sur fond
de boules puantes et de multiplications de surprises du chef se lancent dans la
bataille. Certains me font l’effet d’avoir égaré le logiciel du siècle nouveau,
que d’autres utilisent avec habileté. Comme souvent, l’intelligence et la
culture sont reléguées loin des estrades au profit des outils de manipulation
des masses, de désinformations et contorsions du réel. Ce combat-là ne peut
s’orchestrer que dans la dissimulation, et l’électeur attrape-gogo a beau dire,
les pantins dont les noms figurent sur les bulletins ont toujours plusieurs
coups d’avance.
Ensemble tout est possible, même le pire – pour reprendre en le détournant
le slogan du Sarkozy de 2007. Le pire ? Et pourquoi pas ? N’avons-nous
pas eu à quelques semaines des attentats des manifestations à Paris sentant bon
la guerre civile ? Je n’ose penser ce qui se passerait si la blonde
obtenait le ticket – il suffit d’aller jeter un coup d’œil outre-atlantique, où
les américains sont d’ordinaire moins prompts que nous à se chicaner, pour se
faire une idée. Guerre civile vs/risques d’attentats, sur fond de conflits
internationaux majeurs sur plusieurs théâtres d’opération, d’augmentation de
budgets militaires, de guerres économiques (et autres) entre grandes
puissances, de déplacements d’armes atomiques dans pas mal d’endroits (mais qui
parle de ça en France dans la presse ? Je n’en vois presque aucune trace).
C’est vraiment une drôle de séquence, où l’on parle de trucs futiles ou
grotesques (et qui c’est vrai sont quand même assez rigolos : le
PénélopeGate, quelle sitcom !) et où on détourne le regard de l’essentiel.
Ce n’est pas pour jouer les Cassandre que j’écris ça : mais quand même,
cet aveuglement collectif me sidère. L’effet domino médias/réseaux sociaux aura
quand même fait un tort considérable, dans les grandes villes surtout (à la
campagne et en province mes rencontres m’ont davantage rassuré).
Bon en même temps est-ce que l’inconscience d’un danger possible (possible,
pas certain) le fait reculer ? Avancer ? Le nourrit ? On peut
vivre en parfaite intelligence dans sa petite bulle, indépendamment de tout ce
qui se passe autour, pourvu qu’on soit heureux et léger, je n’y trouve rien à
redire. Pourvu qu’on ne fasse pas de sa vie un champ de bataille permanent
contre l’autre, ce qu’il pense, ce qu’il fait, ou ne fait pas : chacun est
libre, oui !
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