vendredi 27 janvier 2017

Le dessous des cartes


Je comprends de mieux en mieux certains emportements de Mélenchon face aux benêts de journalistes qui l'interrogent. Surtout sur le volet international. Il y a de quoi s'emporter quand on a la culture géopolitique qu'il a et qu'on est malmené par une armada d'idéologues ignares qui ânonnent sur un ton pédant les contrevérités et participent de manière active à l'inculturation des masses. 

Comme beaucoup d'entre vous pendant très longtemps je pensais savoir alors que je ne savais rien et me contentais de répéter avec suffisance les éléments de langage qu'on trouve dans 90% des médias français. De la pure doxa ONU/States/Europe libérale. Et puis il y eut un déclic. Il a suffi d'un documentaire sur Poutine, vu il y a un an, et d'un autre sur le conflit syrien pour me donner envie par moi-même d'aller creuser. C'est-à-dire lire des ouvrages ou articles de gens qui étaient là bas, s'y connaissaient, pouvaient témoigner. Ecouter certains discours de certains de ceux que je plaçais dans le camp du mal. Rencontrer des gens de ces pays, les questionner. Faire dans mon petit coin un véritable travail de recherche. Je m'y adonne chaque jour depuis des mois. Et c'est passionnant que de découvrir l'autre face du réel, vu avec d'autres yeux. 

Comment peut-on avoir la prétention de "savoir" si on ne bouge jamais de chez soi ? Découvrir les dessous des cartes c'est faire un travail, s'y plonger, confronter les points de vue et les témoignages, partir à la découverte de l'inconnu, et jour après jour se forger un regard, une analyse, qui bouge, devient mouvement. Au bout il n'y a plus aucune certitude, toutes ont explosé, et c'est sensationnel, le champ que ça ouvre, intellectuellement et humainement

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